Le 04 août 2012, un coup de feu explose dans le stade et donne le départ de la seconde demi-finale du 400 mètres masculin aux Jeux Olympiques estivaux de Londres. Sous les acclamations du public, huit coureurs s’élancent en un éclair et parmi eux, le représentant sud-africain attire à lui seul toute la lumière. Rien ne semble le distinguer de ses concurrents, jusqu’à ce que la caméra passe en plan large et dévoile sur la piste deux lames en carbone en lieu et place de ses pieds. Oscar Pistorius est en train de marquer l’Histoire de ses foulées : dans sa discipline, il est le premier athlète amputé à participer à une course olympique. Il faut dire que l’homme partait avec un tour de retard, une malformation à la naissance qui ne l’a pas empêché de réaliser son rêve : abolir la frontière entre valides et handicapés. Très tôt, son destin se dessine : âgé de17 mois, celui que l’on surnommera «the Blade Runner» se tient déjà debout sur ses jambes, dotées de prothèses faites sur mesure. Dans son autobiographie, les prémices sont résumés par la phrase suivante, une citation qui, à l’aune de la tragédie à venir, sonne comme un présage de mauvais augure: «Dès lors, il fallait que je libère ma force vitale. Je suis devenu invincible, un vrai sauvage».

Sportifs et Criminels : Histoires Vraies est un podcast Studio Minuit.

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