Cet épisode est le deuxième d'un hors-série en trois épisodes consacré à l'association "Réensauvager la ferme", dans le cadre du Podcasthon 2023. Avant d'écouter cet épisode, je vous conseille d'écouter le premier épisode du hors-série : "Explorer le vivant" !
Dans ce hors-série, je vous embarque dans la plaine de Valence, au milieu des grandes parcelles de blé et de maïs cultivées en agriculture conventionnelle (des parcelles en monoculture, avec des pesticides). C’est ici que se trouve la ferme du Grand Laval (Montélier), à contre-courant de ce modèle dominant. Un oasis d’accueil du vivant qui réconcilie pratiques agricoles et vie sauvage. L’association "Réensauvager la ferme", c’est un espace d’exploration et de suivi du vivant sur cette ferme : identifier la faune, la flore, la fonge qui s’installent au Grand Laval, et les dynamiques d’interdépendance entre les espèces. Cette association, c’est aussi un laboratoire dans lequel on expérimente des pratiques et des dispositifs hospitaliers pour la vie sauvage.
Dans ce deuxième épisode, intitulé "L'hospitalité active", j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Baptiste Morizot (philosophe naturaliste, enseignant-chercheur à l’université d’Aix-Marseille, auteur de nombreux ouvrages). Baptiste est membre-fondateur de l'association "Réensauvager la ferme". Ses livres font partie de ma bibliothèque depuis le lancement de mon podcast, puisqu’il travaille sur les questions de relations entre les sociétés humaines et le reste des vivants. J’ai suivi ses aventures sur la piste des loups, lu avec intérêt ses articles dans le hors-série de Socialter dont il était rédacteur en chef. Pour finalement croiser sa route ici, au grand Laval…
Il nous explique ici que l’enjeu n’est pas de faire revenir un nombre d’espèces quantifiable sur la ferme, mais de faire revenir des dynamiques écologiques. C'est le cœur même de la démarche portée par l'association "Réensauvager la ferme", à la ferme du Grand Laval à Montélier (Drôme).
"Le pari est qu’en cherchant à créer un maximum d’habitats en nombre et en diversité, favorisant ainsi le retour d’une multitude d’organismes en leur laissant de l’espace pour accomplir tout ou partie de leur cycle de vie, cela réactivera quelque chose de structurel au niveau des dynamiques écologiques de la ferme".
Dans cet épisode, Baptiste nous parle de son intérêt pour le monde agricole et revient sur ce qui caractérise aujourd'hui le modèle dominant. Il évoque également les raisons de prendre soin du sauvage - qui ne sont pas uniquement des raisons morales ou éthiques ! - et l'intérêt de la surdensité et de la place que nous accordons au sauvage.
Nous verrons quelques exemples de l'intérêt - pour les humains - de l'hospitalité active pour le sauvage, en échangeant notamment avec Hugues Mouret, naturaliste et directeur scientifique de l’association Arthropologia. Enfin, nous ferons le lien avec les maladies infectieuses émergentes, grâce au témoignage de Camille Besombes, médecin infectiologue dans l'unité d'épidémiologie des maladies infectieuses émergentes à l'Institut Pasteur de Paris.
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Que vous soyez paysan.ne.s ou non, ce hors-série est fait pour vous ! Nous sommes toutes et tous concerné.e.s par ce que nous avons dans notre assiette, par le changement climatique, le manque d'eau et la crise de la biodiversité. Refaire de la place au sauvage, ce n'est pas l'apanage des paysannes et paysans : qui que nous soyons, quel que soit l'endroit où nous vivons, nous pouvons nous poser ces quelques questions : quel regard portons-nous sur le sauvage qui nous entoure ? Quelle place lui faisons-nous, dans nos vies ? En quoi cela nous concerne-t-il ? Pourquoi est-ce important ? Qu'est-ce que ça peut nous apporter ?
Aujourd’hui, en raison de la crise écologique, les initiatives se multiplient pour faire de la place à la biodiversité sauvage dans les exploitations agricoles. La plupart du temps, elles consistent à concéder une évolution ponctuelle de pratiques en échange de nouvelle formes de subventions, ou à mettre en place des aménagements à la marge. Par ailleurs, seule la biodiversité considérée « utile » à l’activité agricole est visée. L’association « Réensauvager la ferme » propose une autre approche à l’égard de l’hospitalité envers la biodiversité sauvage.
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Durant toute la semaine consacrée au podcasthon, plus de 350 podcasteuses et podcasteurs se mobilisent pour mettre en valeur le monde associatif et ses valeurs. Pour cette belle mobilisation, je teste un nouveau format sur LE sujet qui me tient tout particulièrement à cœur : ce que l’on mange (et la manière dont on le produit).
Car depuis quatre ans, tout a changé dans mon assiette. Ça s’est fait progressivement, mais je mesure aujourd’hui le chemin parcouru. Et grâce au podcast Relations, je me suis rendu compte que les premiers pas des gens qui s’engagent dans la transition écologique étaient presque toujours centrés autour d’une même thématique : manger différemment.
Et oui, parce que ce que nous mangeons a un impact considérable sur le vivant. Mais là où ça devient intéressant… et enthousiasmant, c’est qu’en changeant nos habitudes alimentaires, et nos pratiques agricoles, on peut agir très concrètement sur le climat, la biodiversité, le sol, l’eau et donc participer à la préservation de nos conditions de vie. Il est possible de manger différemment, et de produire autrement : celles et ceux qui s’embarquent dans cette aventure donnent du sens à leur quotidien, à leur travail, à leurs actions.