Malgré la chaleur, Jean Cocteau est engoncé dans un costume cravate. Il semble perdu au milieu de la foule qui se presse pour obtenir un autographe. Pablo Picasso au contraire est décontracté. Il est en short, habitué et heureux d’être le centre de l’attention.
Les deux monstres sacrés sont l’attraction du jour. Le poète touche-à-tout aux créations étranges. Et le peintre des figures irréelles, aux yeux et aux nez de travers.
On est à l’été 1955 et dans la petite commune de Vallauris, située entre Cannes et Antibes, c’est l’effervescence. L’espagnol amoureux de la région y organise une « corrida ». Un spectacle de son pays natal.
L’arène est tapissée de sable. La danse du taureau et du torero fait monter des volutes de poussière. L’animal s’anime devant les couleurs vives et l’homme en profite, il le taquine, il le rend fou.
Le jeu est inégal, féroce… Comme la relation de Cocteau l’admirateur et de Picasso, le facétieux. Pourtant, les deux stars du monde des arts se sont aimées. Leur amitié a même duré 50 ans.
Peut-être parce qu’elle a pris racine dans un secret, une tragédie de leur enfance…
Texte : Gaelle Le Scouarnec
Voix : Françoise Cadol