La théorie de la relativité a ouvert un vif débat sur la nature du temps, illustré par un face-à-face historique entre Bergson et Einstein à Paris, en 1922. Ce débat a révélé l'opposition entre le "temps des philosophes", temps de l'ego cognitif, et le "temps de la science". Mathilde Tahar et Giuseppe Longo parlent de la distinction entre ces formes contemporaines du temps e science, et le temps des philosophes, de Saint-Augustin à Husserl et Bergson. C'est ce dernier qui a été traditionnellement opposé au "temps des physiciens".
Entre ces deux approches, il y a un temps propre à la biologie, avec des rythmes et une irréversibilité spécifique. Quel est le rôle du temps, en biologie ? Il est central, car rien ne peut être compris, de l'évolution et de l'organisme, si ce n'est à la lumière d'une perspective temporelle. Aujourd'hui, les changements écosystémiques mettent en lumière des perturbations dans l'adaptation évolutive des cycles biologiques et des horloges physiques. Ces perturbations, à l'origine d'une dégradation de l'environnement, peuvent être mieux comprises par une clarification des processus temporels en jeu, et par l'étude de leurs interactions environnementales.