Les séries contemporaines sont des œuvres de pensée, des œuvres d’art qui appellent une analyse, et les lieux d’une expérience de plaisir, ou parfois d’ennui, qui mérite qu’on s’y arrête. En tout cas, elles procurent des émotions ! Certes, les personnages de fiction n’existent pas, mais les effets qu’ils produisent n’en sont pas moins réels. A leur manière, nombre de séries télévisées relèvent d’un exercice spirituel et philosophique, en ce qu’elles permettent aux spectateurs de modifier leur propre expérience et de s’améliorer moralement. Leur force repose sur plusieurs paradoxes, à commencer par le fait qu’on peut s’attacher à des personnages détestables, comme Tony Soprano. Ou encore à l’idée que les personnages vivant dans un monde de zombies, finalement seraient moins aliénés et plus heureux qu’auparavant. Grâce à eux, nous opérons un décentrage de notre regard, pour voir le monde autrement, et parfois en retrouver la beauté ordinaire. Avec Hugo Clémot, Maitre de conférences en esthétique et philosophie de l'art à l'Université Gustave Eiffel